Impact environnemental : les nouvelles pratiques pour le numérique de demain

Plante verte sur circuit imprimé

La loi du 15 novembre 2021, qui vise à réduire l’impact environnemental du numérique en France est entrée en application. Elle va engendrer des changements pour les organisations dans le but de faire converger le numérique et l’écologique, ainsi que le thème de la cybersécurité.

La législation actuelle sur le numérique

Selon une étude menée par le collectif GreenIT.fr et Nega Octet, en Europe, la masse des matières premières mobilisées par le numérique correspond à 571 millions de tonnes. Cela représenterait la masse de 9,2 milliards d’êtres humains. Pourtant, le numérique est essentiel, il l’a montré durant la crise sanitaire, il est indispensable au bon fonctionnement de tout le système actuel.

C’est d’ailleurs durant la crise que la loi visant à réduire son empreinte environnementale a été adoptée. Elle fait partie de ces nombreuses lois, normes et règles qui ont été mises en place en France et en Europe pour réduire l’impact écologique des activités humaines.

Cette nouvelle loi sur l’impact écologique du numérique, vient mettre en place de nouvelles règles pour essayer de limiter son empreinte carbone. Néanmoins, ces nouvelles normes prennent en compte l’importance de la cybersécurité et ne vont pas chercher à placer l’écologie au profit de la sécurité.

Les organisations seront donc tenues d’avoir une activité équilibrée entre les contraintes techniques, organisationnelles ou légales. Il faudra associer bonne conduite écologique et responsabilités légales.

L’impact écologique du numérique

L’écologie du numérique parait de prime abord moins tangible que le tri sélectif au quotidien. Pourtant, il est clair et évident que le numérique est très gourmand en ressources électriques et matérielles.

En 2019, le Green IT collectif évaluait à 5,5 % la consommation mondiale consommée par les terminaux des utilisateurs, des data centers et des différents types de réseaux reliant les utilisateurs aux serveurs de données.

La multiplication des équipements numériques dans le monde et l’usage démocratisé du Cloud Computing a un impact majeur sur l’écologie. Ces technologies sont formidables au quotidien et permettent à beaucoup de personnes de travailler ou de se divertir. Il ne s’agit pas de remettre tout cela en question, mais de repenser la manière d’utiliser le numérique pour qu’il soit plus écoresponsable.

Impact environnemental du numérique

La conscience environnementale

Tout est une question de responsabilité, pour les utilisateurs et pour les organisations. Depuis plusieurs années, les initiatives pour aider les organisations à réduire leur empreinte écologique se multiplient. Cela permet de mettre en place les premières pierres de la démarche écologique et responsable. Il ne faut pas voir ces changements comme des contraintes légales à suivre pour éviter les amendes, mais comme une prise de conscience. C’est aussi un moyen pour les entreprises d’investir dans l’économie de la considération, de chercher à repousser les limites techniques et d’attirer des talents pour réinventer leurs systèmes numérique et leurs systèmes d’information.

En cela, la conscience et la responsabilité qui est demandée dans la gestion des données personnelles se rapproche de la conscience écologique. Les deux se rejoignent sur la nécessité d’agir de manière globale pour repenser les utilisations. Toutes les mesures et les réflexes installés pour respecter les nouvelles normes en matière de protection des données peuvent tout à fait s’accorder avec des normes écologiques.

Les organisations sont appelées à prendre conscience de l’impact bien réel de l’utilisation du numérique. Que ce soit les données personnelles ou les ressources allouées pour faire fonctionner son système d’information. Tout cela n’existe pas que derrière un écran, l’impact est réel sur la vie des gens et sur l’empreinte environnementale.

L’écologie « by design » nouveau référentiel d’écoconception du numérique

Déjà quelques années auparavant, le RGPD (Règlement Général sur la Protection des données), instaurait une notion de responsabilité et de redevabilité des entreprises. Cela impliquait pour les entreprises de penser à l’utilisation des données personnelles lors de la conception du service ou du produit numérique en lui-même. En somme, les entreprises devaient revoir leurs logiques de création des systèmes numériques afin de prendre en compte l’exploitation des données personnelles dès les premières phases de conception des interfaces. Ce faisant, ils peuvent garantir une protection optimale et des données et sont responsabilisés dès le départ sur le sujet.

Ce principe qui incite à la responsabilisation et à y penser dès la conception des services numériques se ressent dans la loi du 15 novembre 2021 puisqu’elle mentionne un référentiel général d’écoconception des services numériques. Celui-ci, fixe des critères de conception durable des sites web à partir de 2024.

Il s’inscrit dans le cadre de la mission interministérielle Green Tech qui a pour but d’aider à réduire la consommation des ressources informatiques et énergétiques et l’obsolescence des équipements. Cela imposerait aux concepteurs de services numériques de se poser la question de la durabilité de leurs équipements et de la manière de suivre leurs impacts environnementaux. Cela concerne tant les équipements des utilisateurs que des réseaux ou des serveurs. Ainsi, les formations d’ingénieur en informatique ou de concepteurs informatiques devront contenir un module spécifique sur l’écoconception. Une formation générale à la sobriété numérique a même été mise en place au niveau de l’éducation nationale et au sein de l’université.

La prise de conscience passe par là. Il n’est plus question que seules les organisations ou les professionnels de l’informatique y soient confrontées. Il en va de l’utilisation globale du numérique par la population. Concevoir un site internet, choisir ses équipements ou libérer ses espaces de stockage cloud, chacun peut intervenir sur son utilisation pour réduire l’impact mondial du numérique sur l’environnement.

Surveiller sa consommation énergétique

Ces démarches de prise de conscience passent par une communication et une sensibilisation des utilisateurs. Ce sont eux qui peuvent changer l’utilisation générale des systèmes numériques et les mesures prises par le gouvernement visent à leur faire prendre conscience de leur rôle dans ce projet.

Ainsi, il faut chercher à communiquer et sensibiliser les utilisateurs au quotidien, c’est dans cette idée que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a mis en place des recommandations. Ces recommandations pourront servir de base pour la mise en œuvre de messages de bonnes pratiques par les fournisseurs de vidéos à la demande (VOD).

Un service massivement utilisé qui pourrait transmettre efficacement des messages à responsabilité numérique et écologique. De même, les opérateurs de communications électroniques devront publier des chiffres clés pour démontrer leurs agissements en faveur de l’environnement, des indicateurs clés comme le Power Usage Effectiveness.

Un impact environnemental et financier

La gestion des ressources énergétiques est également un enjeu financier qui est mis en avant par les mesures gouvernementales. Ainsi la loi du 15 novembre prévoit des spécificités fiscales pour inciter les organisations à suivre le mouvement. Les organismes qui agiront en faveur de l’environnement auront un régime fiscal amélioré en ce qui concerne la consommation électrique.

Pour ce qui est des utilisateurs, la loi vise à lutter contre l’obsolescence des terminaux qui représente 70 % de l’empreinte numérique en France. Pour lutter contre cela, il est prévu de mettre en place des incitations fiscales pour promouvoir le recyclage des appareils et l’achat d’appareils reconditionnés.

Une économie très intéressante vue l’investissement nécessaire alloué à l’équipement électronique. Pour autant, les professionnels ne devront pas se focaliser uniquement sur l’économie et les bénéfices fiscaux. La responsabilité des organismes est placée sur la bonne gestion énergétique de ses services, mais également sur la sécurité informatique.


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