Ils titubent, se rentrent dedans, tombent sans prévenir et finissent parfois évacués sur civière… Non, on ne parle pas d’un match du dimanche en district, mais d’un tournoi de football entre robots organisé à Pékin. Entièrement pilotés par l’intelligence artificielle, ces joueurs humanoïdes avaient pour mission de se faire des passes, marquer des buts et éviter les collisions. Disons que sur ce dernier point, il reste un peu de travail.
Le spectacle a autant fasciné qu’amusé, notamment à cause des chutes aussi fréquentes que spectaculaires, des déplacements approximatifs et des phases de jeu dignes d’un vieux sketch de Benny Hill. Sur les réseaux, les internautes n’ont d’ailleurs pas manqué de se moquer gentiment, comparant la maladresse des robots à celle de certains joueurs pro… à ceci près qu’eux ne se roulent pas par terre au moindre contact et ne touchent pas des millions.
Un tournoi sérieux… enfin, sur le papier
Ce week-end à Pékin, quatre équipes composées uniquement de robots humanoïdes se sont affrontées dans un tournoi de football un peu particulier. Baptisé RoBoLeague, l’événement a réuni des machines entièrement autonomes, équipées de capteurs et propulsées par des algorithmes d’intelligence artificielle.
Chaque formation comptait trois robots sur le terrain, pilotés par des stratégies développées par différentes universités chinoises. Le but ? Tester leurs capacités à repérer le ballon, se positionner, esquiver les autres joueurs, et dans l’idéal, marquer des buts. Le tout sans intervention humaine.
Derrière cette compétition futuriste, il y a surtout une volonté d’accélérer le développement de la robotique en conditions réelles. L’entreprise Booster Robotics, à l’origine des machines utilisées dans le tournoi, voit dans ce genre d’événement une opportunité de pousser plus loin la collaboration entre matériel et logiciel. Et de prouver, au passage, que ses robots humanoïdes peuvent s’en sortir… à peu près seuls.
Terrain de foot ou piste de danse ?
Sur le papier, tout était prévu pour que les robots offrent un beau spectacle technologique. Dans la réalité… disons que certains gestes ont plutôt rappelé une soirée un peu trop arrosée. Entre les mouvements hésitants, les collisions lentes mais inévitables et les tentatives de passes qui finissent en cafouillage, le match avait parfois des airs de comédie.
Les robots humanoïdes, censés se déplacer avec précision, ont enchaîné les chutes, souvent sans raison apparente. Certains se sont simplement écroulés en pleine course, d’autres ont tourné sur eux-mêmes comme s’ils hésitaient entre deux touches de balle imaginaires. Et quand il s’agissait de se relever, c’était quitte ou double : certains y arrivaient, d’autres restaient au sol, nécessitant l’intervention de techniciens venus les récupérer… parfois sur civière.
Sur les réseaux, les vidéos du match sont rapidement devenues virales.
Derrière le gag, un vrai terrain d’expérimentation
Si les images du tournoi prêtent à sourire, l’événement a aussi un objectif bien plus sérieux. En Chine, ces matchs de robots servent à tester, en conditions réelles, les avancées dans le domaine de la robotique humanoïde et de l’intelligence artificielle embarquée.
Les robots utilisés dans le tournoi ont tous été fournis par Booster Robotics, une entreprise spécialisée dans les humanoïdes de nouvelle génération. Mais ce sont les universités participantes qui ont développé les algorithmes embarqués, avec des approches différentes selon les équipes : perception du ballon, prise de décision, stratégie de passe, placement défensif… tout est programmé maison.
Pour Cheng Hao, fondateur de Booster Robotics, ces rencontres sont une occasion en or pour accélérer le développement des robots, mais aussi pour rassurer (ou pas) le public sur leur sécurité. L’idée, à terme, serait même d’organiser des matchs entre humains et robots, pas pour le score, mais pour tester les interactions physiques en conditions réelles.
Un score final, des chutes… et un avant-goût des JO des robots
Malgré les bousculades, les glissades et quelques bugs en pleine action, les matchs ont bel et bien été joués jusqu’au bout. C’est l’équipe de l’université Tsinghua qui a remporté la finale, avec une victoire 5 à 3 face à l’université agronomique de Chine.
Mais ce tournoi n’était qu’un échauffement. Du 15 au 17 août 2025, Pékin accueillera les tout premiers « World Humanoid Robot Games », une sorte de Jeux olympiques réservés aux robots humanoïdes. Au programme : football, course, gymnastique et autres épreuves censées mettre à l’épreuve les machines sur des disciplines typiquement humaines.
D’ici là, il reste encore du boulot. Mais une chose est sûre : si le niveau de jeu n’est pas encore au top, le niveau de divertissement, lui, est déjà bien là.
Source : AP News
Ahahah ces chinois, ils nous surprennent toujours avec leurs idées parfois un peu farfelues 😀