Le montage photo ne date pas d’hier. Mais il est vrai que l’intelligence artificielle multiple les possibilités quant à la manipulation des images. Récemment, la fameuse représentation de Donald Trump semblant triompher à l’avant d’une foule new-yorkaise, relayée notamment par son propre fils… n’était en réalité qu’un leurre, généré par une IA, et sans doute retouché.
Lorsqu’on jette un œil rapide à la fausse photographie, il n’y a rien de bien choquant. Elle s’avère donc crédible. JustGeek ne reviendra pas sur l’affaire en tant que telle, mais plutôt sur la question fondamentale, voire l’angoisse qui se cache derrière, pour certain(e)s…
Quelles peuvent être les conséquences liées à l’utilisation des AI pour créer des représentations de toutes pièces ? Faut-il vraiment s’inquiéter ? Relativiser la situation ? Voilà notre avis sur la question. Il se veut le plus objectif possible.
Les générateurs d’images : ce qui peut faire peur
Optons d’abord pour une approche… pessimiste. L’utilisation de l’IA par des personnes mal intentionnées, ou en tout cas peu scrupuleuses, peut faire des dégâts sur le plan communicationnel et informationnel.
Soyons plus clairs. Grâce aux générateurs d’images, la production de fake news illustrées n’est plus réservée à une poignée de spécialistes dans le montage et la retouche photo. Même une personne dotée de connaissances limitées en informatique a la possibilité de fabriquer une imitation de la réalité. Ou plutôt une distorsion de cette dernière.
À des fins politiques, commerciales, ou même dans le cadre privé, la calomnie graphique, disons, risque de devenir légion.
C’est pourquoi des voix se sont déjà élevées contre le phénomène. Midjourney et ses équivalents laissent craindre une circulation toujours plus marquée de « l’infox », de la désinformation. Une automatisation de l’illusion.
Si l’on prend quelques minutes pour y réfléchir, cela dit, on peut voir en l’essor des logiciels de création d’images… une opportunité. Voilà pourquoi.
La fiabilité des images : un défi depuis longtemps…
Il y a plusieurs décennies que les vidéos et les photos font l’objet de modifications sournoises.
Mais comme on l’a dit un peu plus tôt, jusqu’ici, parvenir à un résultat crédible demandait un véritable effort et une familiarisation soutenue avec les outils d’édition.
En 2023, même si les applications pour fabriquer des images sur demande sont perfectibles, le nombre de « tricheurs » potentiels a largement augmenté.
Autrement dit, tant que le montage était un art restreint, on pensait moins directement à une illustration mensongère. Logiquement, les chances pour que ce fût le cas étaient bien plus basses.
À l’heure actuelle, les probabilités explosent. Quitte à exagérer, on peut considérer que les fausses représentations sont susceptibles d’éclore un peu partout.
Alors certes, il serait possible de…
- Scruter les détails de chaque photographie. À ce stade, certaines erreurs reviennent souvent. Les êtres humains ont trop de doigt. Les visages manquent de réalisme, à y voir de plus près. Cependant, il ne faut pas compter sur ces faiblesses trop longtemps. Tout comme ChatGPT et son pouvoir rédactionnel, les IA livrant des images ne cessent d’évoluer. Gageons que d’ici quelques années, si ce n’est plus tôt, la différence visuelle entre la réalité et la « fiction » sera très mince.
- Faire appel à des logiciels de détection. Des programmes capables de déterminer si tel ou tel fichier semble correspondre à une vraie prise ou à une manipulation, mais cette approche a ses limites. On peut déjà anticiper une « guerre » entre les développeurs d’un côté et de l’autre.
- Ne plus jamais faire confiance au moindre document écrit ou visuel publié sur les réseaux sociaux ou dans la presse, mais s’en remettre à une paranoïa constante n’a rien de très sain.
Reste alors une denrée précieuse : l’esprit critique.
Quand l’excès de mensonge anime la recherche de vérité
Voilà l’hypothèse qui nous a encouragés à rédiger ces quelques lignes : et si cette pollution de représentations frauduleuses avait l’effet inverse ? Et si, plutôt que d’amplifier le phénomène, elle le rendait caduque ?
Prenons un exemple. La météo indique que les chances de pluie pour tel week-end sont de 80%. Dans ce cas, avant de sortir, vous prendrez plus volontiers votre parapluie que si elles étaient de… 20%, non ?
On peut suivre le même raisonnement pour la consultation d’images (potentiellement) truquées. Le pourcentage de photos « fake » prend son envol. Espérons donc que le public redoublera de prudence et de vigilance, prenant conscience que la menace gagne en intensité.
Création d’illustration factices par l’intelligence artificielle : et si notre esprit prenait le dessus ?
Ce début des années 2020 est celui de tous les défis. Nos habitudes d’antan se trouvent complètement bouleversées. On peut se laisser submerger par une technologie toujours plus pointue… ou, au contraire, compter sur un magnifique outil qui traverse les âges.
Notre cerveau, donc. Seul l’esprit d’analyse et la capacité de jugement (dans le sens neutre du terme) peuvent permettre de lutter contre la machine à désinformation.
Bien sûr, nous pouvons toutes et tous nous « faire avoir », au détour d’un blog, d’un post sur Twitter, d’une annonce à la télévision… Seulement, cela ne devrait pas devenir une habitude. Et le perfectionnement des robots générateurs d’images offre l’occasion de réfléchir plus que jamais. De ne pas laisser les autres influencer notre… vision des choses, littéralement !
Sur ce, on vous laisse : notre article exclusif sur le voyage de Donald Trump dans l’espace ne va pas s’écrire tout seul !
Comment ça, fake news ? Voilà la preuve en image 😂 !
