Graphite, c’est un outil qu’on ne connaissait pas jusqu’à récemment, mais qui mérite qu’on s’y attarde. Gratuit, open source, accessible directement depuis le navigateur, il combine dessin vectoriel, retouche raster (même si c’est encore limité), calques et édition non destructive avec un système de nœuds plutôt bien pensé.
Alors oui, tout n’est pas encore parfait. L’interface est entièrement en anglais, certaines fonctionnalités sont encore absentes ou en cours de développement et ça reste une version alpha. Mais malgré ça, l’outil tourne bien, l’interface est propre et on peut déjà faire pas mal de choses.
Dans cet article, on vous propose de découvrir Graphite, ses points forts, ce qu’il lui manque encore et pourquoi on le garde quand même sous la main.
Une interface moderne et bien pensée
Dès l’ouverture de Graphite, on est accueilli par une interface sombre et épurée. On peut créer un nouveau document, en ouvrir un existant ou lancer un exemple de démonstration. Les options sont bien claires, pas besoin de chercher pendant dix minutes où cliquer.
Une fois le document créé, l’espace de travail rappelle celui des logiciels de dessin vectoriel classiques : calques à droite, outils à gauche, propriétés en haut. On retrouve les indispensables : outil de sélection, plume, formes, pinceau, texte, etc. Rien de révolutionnaire, mais tout est à sa place.
Ce qui surprend agréablement, c’est la réactivité. Graphite fonctionne dans un simple onglet de navigateur et pourtant, il se comporte comme une vraie application native. Les zooms sont rapides, les déplacements sont fluides et la navigation dans les menus ne rame jamais. On sent que le moteur derrière (écrit en Rust et WebAssembly) n’est pas là pour décorer.

Édition vectorielle et raster : deux approches réunies
Graphite a commencé comme un éditeur vectoriel, et ça se sent. Outil plume, formes géométriques, gestion des contours et des remplissages : tout est là pour créer des illustrations nettes et parfaitement redimensionnables. Même en zoomant à fond, ça reste propre. Pour créer des logos, des icônes ou des illustrations, ça fait largement le café, comme on dit.
Mais Graphite ne s’arrête pas là. Il embarque aussi une couche raster, c’est-à-dire la retouche pixel par pixel. Alors attention, pour l’instant, c’est très limité. On voit des outils comme le tampon, le pinceau de correction ou le flou dans l’interface… mais ils ne sont pas encore actifs. C’est prévu, mais pas encore disponible. En revanche, on peut déjà jouer avec des calques, des dégradés, du texte et quelques effets, ce qui suffit pour des compositions simples ou du maquettage.
L’avantage, c’est qu’on peut mixer les deux approches dans un même document. Un peu de dessin vectoriel par-ci, un peu de mise en page raster par-là. Plus besoin de passer d’un logiciel à un autre.

Une édition non destructive avec un système de nœuds
Graphite propose également l’édition non destructive. Chaque forme, chaque effet, chaque transformation reste modifiable à tout moment. On peut revenir en arrière, déplacer un élément, changer une couleur, ajuster une opacité… sans jamais altérer définitivement le document d’origine.
Mais Graphite ne se limite pas aux calques classiques. Il propose aussi un graphe de nœuds qui représente visuellement les différentes opérations appliquées à chaque élément. C’est un peu comme un plan de travail en mode schéma : chaque action (ajout de forme, effet, transformation…) devient un bloc qu’on peut connecter, réorganiser ou dupliquer.
Alors oui, ça demande un petit temps d’adaptation si on n’a jamais touché à ce genre d’approche. Mais une fois qu’on a compris le principe, ça ouvre pas mal de possibilités. On peut par exemple créer un dégradé complexe, puis venir modifier une seule valeur sans tout refaire. Ou encore lier plusieurs effets entre eux pour obtenir un résultat plus précis.
Et pour ceux qui préfèrent rester sur un fonctionnement plus classique, pas de souci : Graphite permet aussi de basculer à tout moment entre les calques standards et le graphe. On fait ce que l’on veut.

Une expérience agréable, mais encore incomplète
Dans l’ensemble, Graphite est plutôt agréable à utiliser. L’interface est moderne, les outils réagissent bien et le tout reste très facile à prendre en main. Pas besoin d’un manuel de 300 pages pour comprendre comment dessiner un trait ou manipuler un calque.
En revanche, on tombe vite sur les limites de la version actuelle. Certains outils sont affichés mais pas encore fonctionnels. Par exemple, le tampon de duplication ou l’outil de correction sont présents dans la barre latérale… mais grisés.
Autre point à noter : l’interface est uniquement disponible en anglais. Ce n’est pas forcément un frein, mais ça peut gêner certains utilisateurs qui préfèrent une interface en français, comme celle de Photopea par exemple.
Malgré tout, Graphite reste une alternative intéressante. On peut créer, déplacer, modifier sans avoir l’impression de pousser l’outil dans ses retranchements. Et vu que tout fonctionne en local, pas besoin de compte ni de connexion permanente : le travail reste sur votre machine, dans votre navigateur.
Ce qu’il faut retenir de Graphite
Graphite n’est pas encore une alternative complète à Photoshop, GIMP ou même Photopea. Mais il faut reconnaître que le projet avance dans la bonne direction. Entre l’édition vectorielle, la promesse d’une retouche raster plus poussée, le système de nœuds et le fonctionnement non destructif, c’est déjà un très bon début.
Certes, tout n’est pas encore fonctionnel et l’interface uniquement en anglais pourra freiner certains utilisateurs. Mais si vous cherchez un outil moderne, accessible, sans installation et open source, Graphite mérite qu’on lui accorde un peu d’attention. Il ne remplacera pas tous vos logiciels, mais il peut déjà rendre pas mal de services.
Et vu le rythme de développement, on garde clairement un œil dessus 👀.
J’aurais une question, vu que ce n’est pas un logiciel à proprement dit, mais plutot une extension de navigateur, si toutefois on veut bloquer ses communications vers l’extérieur, faut-il bloquer le navigateur?
merci
Autant mettre l’ordi en mode avion c’est plus simple non ? Mais, en fait, pourquoi vouloir faire ça, c’est une appli web qui fonctionne en local dans le navigateur donc aucun risque.