Avec les Jeux Olympiques, l’Euro de football et une Ligue 1 en pleine incertitude côté diffusion, 2024 aura été une année chargée pour les amateurs de sport. Et sans surprise, cette effervescence a aussi concerné les canaux moins officiels. Dans son dernier baromètre, l’Arcom s’est penchée sur la consommation illicite de contenus sportifs en France. Résultat : près d’un Français sur cinq y a recours, un chiffre qui reste stable malgré l’intensification des blocages.
Mais qui sont ces adeptes du sport illégal, que regardent-ils, et comment s’adaptent-ils face aux restrictions ? Voici ce qu’il faut retenir du rapport publié par l’Arcom en mai 2025.
Une pratique toujours bien ancrée chez les fans de sport
D’après les données recueillies en septembre 2024, 18 % des Français regardent des retransmissions sportives en direct de manière illicite, que ce soit via des sites de streaming ou par l’intermédiaire de boîtiers IPTV non officiels. C’est un chiffre quasiment stable par rapport à la précédente vague de décembre 2023, où ils étaient 19 %.
Dans le détail :
- 11 % des sondés ont recours à des sites de streaming illégal,
- 6 % utilisent un boîtier ou une application IPTV non autorisée,
- et 2 % déclarent même combiner les deux méthodes.
Le profil type de ces consommateurs est assez tranché : jeunes, plutôt masculins, urbains et souvent déjà abonnés à une ou plusieurs offres sportives légales. Car oui, 6 utilisateurs sur 10 paient en parallèle pour accéder à du contenu légal, preuve que la frontière entre consommation licite et illicite est parfois très mince.

Indicateur | Décembre 2023 | Septembre 2024 | Évolution |
---|---|---|---|
Français regardant du sport de manière illicite | 19 % | 18 % | Baisse ↘ |
Utilisateurs de streaming illégal | 11 % | 11 % | Stable → |
Utilisateurs d’IPTV illégal | 7 % | 6 % | Baisse ↘ |
Utilisateurs IPTV depuis moins d’un an | 26 % | 41 % | Forte hausse ↗ |
Consommateurs illicites abonnés à une offre de sport légale | 60 % | 60 % | Stable → |
Football en tête, mais pas seulement
Sans grande surprise, le football reste le sport le plus piraté, avec 12 % des spectateurs qui le regardent de manière illicite. Si on élargit à l’ensemble des consommateurs de sport, 29 % d’entre eux admettent avoir déjà utilisé un canal illégal, quel que soit le sport concerné.
Parmi les compétitions les plus touchées :
- La Coupe d’Afrique des Nations : 17 % des spectateurs déclarent l’avoir suivie illégalement.
- La Ligue 1 : 10 % de son public y a eu recours.
- La Ligue des Champions, la Premier League ou encore l’Euro 2024 figurent aussi dans le haut du classement.
Mais le phénomène ne s’arrête pas au ballon rond. Le tennis, le rugby, le basketball ou même les sports mécaniques comme la Formule 1 sont aussi concernés, même si dans une moindre mesure.

Des blocages de plus en plus visibles… et efficaces ?
Depuis 2022, l’Arcom peut ordonner aux fournisseurs d’accès à Internet et aux services DNS de bloquer l’accès aux sites de streaming ou aux services IPTV diffusant illégalement des compétitions sportives. Et ces mesures commencent visiblement à faire leur effet.
Selon l’étude, 32 % des consommateurs de streaming illicite ont été confrontés à au moins un blocage au cours des 12 derniers mois — une hausse de 5 points par rapport à décembre 2023. Chez les utilisateurs récents, ce chiffre monte même à 43 %, preuve que les contre-mesures ciblent bien les profils les plus actifs.
Mais surtout, la moitié des personnes bloquées (46 %) abandonnent immédiatement leur tentative et 71 % finissent par renoncer complètement après plusieurs blocages successifs. Pour les autres, certains basculent vers une offre légale (abonnement ou partage de codes), tandis que d’autres cherchent simplement une alternative illégale ou contournent les restrictions via VPN ou DNS modifiés.

Un équilibre fragile entre offre légale et pratiques illégales
Ce que révèle aussi ce baromètre, c’est la complexité du rapport qu’entretiennent les consommateurs avec les contenus sportifs. Si le piratage concerne principalement des passionnés (plus de 4 sports suivis en moyenne), 60 % des consommateurs illicites sont aussi abonnés à une offre légale. En d’autres termes, ce ne sont pas nécessairement des « pirates par principe », mais souvent des fans frustrés par des abonnements multiples et trop chers, une accessibilité limitée ou encore un calendrier éclaté entre plusieurs plateformes.

La stratégie de l’Arcom, elle, semble porter ses fruits : les blocages se multiplient (près de 3 800 noms de domaines bloqués en 2024, soit une hausse de 146 %) et la majorité des utilisateurs confrontés y renoncent. Mais tant que l’offre légale restera morcelée, chère ou mal adaptée aux usages, ces pratiques auront toujours un terrain fertile.
Source : Arcom
Si ils mettaient autant d’ardeur à fermer/identifier qui sont derrière les sites de prostitution de mineures et leurs clients…. Ah ben non zut, y a pas d’intérêts financiers privés derrière autre que de la racaille et de la pourriture.
On en ferme un de temps à autre (coco.fr) juste pour signifier qu’il y a quand même un minimum d’action, mais c’est tout, et encore sous des pressions externes comme celles du F.B.I parce que cela commence à se savoir
Deux poids, deux mesures..
Oh j’ai la réf pour l’image d’illustration, c’était pas une pub pour le téléchargement illégal dans les années 90 – 2000 je ne sais plus mais ça me dit quelque chose ^^
Bien vu 🙂 https://youtube.com/watch?v=Kb4mL-kcZAk