Le procès antitrust contre Google, en cours aux États-Unis, pourrait bouleverser l’écosystème du web. Mais dans cette volonté affichée de limiter la domination du géant de la recherche, un acteur bien plus fragile pourrait en faire les frais : Mozilla Firefox. Oui, le navigateur libre que beaucoup considèrent encore comme le dernier rempart contre la mainmise des GAFAM pourrait se retrouver asphyxié… si la justice interdit à Google de financer son développement. Un comble, quand on sait que l’objectif du procès est justement de favoriser une concurrence plus saine.
Une dépendance financière difficile à assumer
Depuis 2017, Google verse chaque année plusieurs centaines de millions de dollars à Mozilla pour que son moteur reste celui par défaut dans Firefox. Ce partenariat représente à lui seul environ 85 % des revenus de la fondation. Autant dire que sans cet accord, le modèle économique de Firefox s’effondre.
Et c’est justement ce que le ministère américain de la Justice envisage de remettre en cause. Dans le cadre du procès antitrust, plusieurs mesures sont proposées pour limiter la position dominante de Google, dont l’interdiction de payer pour figurer comme moteur par défaut dans les navigateurs. Une décision qui viserait à rétablir une concurrence loyale… mais qui pourrait, en réalité, mettre en péril le principal concurrent indépendant de Chrome.
Un risque bien réel de disparition
Eric Muhlheim, directeur financier de Mozilla, ne mâche pas ses mots : si l’accord avec Google disparaît, Firefox est en danger. Selon lui, l’arrêt brutal de ce financement entraînerait des coupes importantes dans l’ensemble de l’entreprise. Et comme souvent dans ce genre de situation, ce serait le début d’une spirale négative : moins de ressources, moins d’innovation, une baisse d’attractivité, et au final… la perte d’utilisateurs.
Et ce n’est pas qu’un effet d’annonce. Mozilla l’a déjà expérimenté dans le passé. Entre 2014 et 2017, l’entreprise avait tenté de faire de Yahoo le moteur de recherche par défaut. Résultat : les utilisateurs n’ont pas apprécié l’expérience et ont tout simplement changé de navigateur. Même constat plus récemment, lorsqu’une étude interne a testé Bing comme alternative discrète à Google. Les revenus générés étaient nettement inférieurs.
Des alternatives limitées… et peu rentables
Mozilla ne s’est pas contentée d’attendre les bras croisés. Ces dernières années, la fondation a tenté de diversifier ses revenus. Des services comme Mozilla VPN, Relay ou encore Firefox Monitor ont vu le jour, tous pensés pour renforcer la confidentialité en ligne. Problème : ces produits n’ont pas encore trouvé leur public, du moins pas à une échelle suffisante pour compenser la perte du partenariat avec Google.
Côté moteurs de recherche, la fondation a aussi tenté d’explorer d’autres options. Des discussions ont eu lieu avec Microsoft pour que Bing prenne la place de Google par défaut. Mais sans la concurrence de Google dans l’appel d’offres, Mozilla aurait très peu de marge de négociation. Et de toute façon, Bing monétise moins bien le trafic que son rival, ce qui se traduit par des revenus moindres pour Firefox.
Le constat est donc amer : même en diversifiant ses activités ou en changeant de partenaire, aucune solution immédiate ne permettrait aujourd’hui d’assurer la viabilité financière du navigateur.
Plus qu’un navigateur : un moteur unique en son genre
Derrière Firefox, il y a Gecko, un moteur de rendu que Mozilla développe depuis des années. Et ce détail a son importance : Gecko est le seul moteur de navigateur qui n’appartient pas à un géant de la tech. Les deux autres principaux moteurs, Chromium (utilisé par Chrome, Edge, Brave, Opera…) et WebKit (utilisé par Safari), sont entre les mains de Google et Apple.
Si Firefox disparaît, Gecko disparaît avec lui. Et avec la perte de ce moteur, c’est une partie de la diversité technique du Web qui s’effondrerait. Car même si Chromium est open source, il reste contrôlé en grande partie par Google, qui oriente son développement selon ses propres priorités. Quant à WebKit, son évolution dépend totalement d’Apple.
Autrement dit, en fragilisant Firefox, on risque de renforcer encore plus la domination des plateformes existantes, là où justement le procès cherche à rétablir un équilibre.
Une situation paradoxale, mais pas sans issue
Le procès intenté contre Google a pour ambition de restaurer une concurrence plus saine dans le domaine de la recherche en ligne. Mais les conséquences pourraient être contre-productives si elles fragilisent les rares alternatives encore debout. Mozilla ne défend pas Google, mais elle alerte sur un point crucial : en coupant les financements, c’est tout un pan du web indépendant qui risque de s’effondrer.
Il est légitime de vouloir encadrer les pratiques de Google. Mais il serait dommage de le faire au détriment de ceux qui essaient encore de proposer une autre vision du web, respectueuse de la vie privée et affranchie des logiques commerciales des GAFAM. Si une solution doit être trouvée, elle devra forcément inclure un soutien ou un modèle de transition pour les navigateurs comme Firefox, sans quoi le remède pourrait bien être pire que le mal.
Source : The Verge
Pour moi c’est pas une bonne nouvelle car j’utilise Firefox depuis longtemps, je l’ai configuré à mon goût et j’y suis trop habitué. Espérons que cette rumeur ne se réalise pas.
Pareil pour moi j’utilise Firefox depuis de très nombreuses années et j’espère vraiment qu’ils vont trouver une solution. C’est le seul navigateur en qui j’ai confiance.
Une fondation sans but lucratif mais qui sait appliquer a la perfection les règles du super capitalisme
C’est toute l’équipe dirigeante qu’il faut virer
Qui se souvient que Mitchell Baker cette parasite, qui avait viré 25% des effectifs en pretexant le Covid mais qui depuis 2019 avec son équipe s’est augmentée de 400% pour son salaire ?
Elle a touché 2,4 millions de dollars en 2018 (J’ai la flemme de chercher pour les années suivantes)
Les paiements à Baker ont plus que doublé en les cinq dernières années.
https://calpaterson.com/mozilla.html
Des choix à la con qui ne mènent à rien ?
https://www.malekal.com/mozilla-firefox-est-il-en-train-de-mourir/
Pour les devs.. Je suis d’accord pour les payer si on veut les garder, mais pour le reste ?
https://www.glassdoor.fr/salaire/Mozilla-Salaires-E19129.htm