Kagi : un moteur de recherche qui pourrait bien vous faire oublier Google

Page d’accueil du moteur de recherche Kagi avec interface sombre et logo illustré.

Quand on pense moteur de recherche, difficile de ne pas penser immédiatement à Google. Mais entre les pubs, les résultats de moins en moins pertinents et les contenus pensés uniquement pour plaire aux algorithmes, beaucoup d’utilisateurs commencent à se lasser et à chercher des alternatives.

C’est dans ce contexte que nous sommes tombés, un peu par hasard, sur Kagi, un moteur de recherche indépendant qui entend faire les choses autrement. Pas de pub, pas de tracking, un modèle économique basé sur l’abonnement et une promesse simple : remettre l’utilisateur au centre.

Et autant le dire tout de suite, on ne s’attendait pas à une solution aussi complète. Interface claire, résultats précis, filtres puissants, assistant IA, navigateur intégré… Kagi multiplie les arguments pour séduire.

Mais qu’est-ce que Kagi exactement ? Qui se cache derrière ce projet ? Pourquoi faut-il payer pour l’utiliser ? Et surtout, est-ce que ça vaut vraiment le coup ? On fait le point dans cet article.

🌐 Kagi, c’est quoi exactement ?

Kagi (ça se prononce « kah-gui ») est un moteur de recherche indépendant lancé en juin 2022. Derrière le projet, on trouve Vladimir Prelovac, un ingénieur et entrepreneur basé en Californie, passé par Microsoft et qui a décidé de proposer une alternative aux géants du secteur. Son objectif est de remettre la recherche web au service des utilisateurs et non des publicitaires.

La société a été fondée en 2018, mais c’est quatre ans plus tard que Kagi Search a vu le jour. Jusqu’en 2023, le projet a été entièrement autofinancé par son créateur, à hauteur de trois millions de dollars. Depuis, Kagi a levé près de 2,5 millions de dollars supplémentaires, exclusivement auprès de ses utilisateurs, devenus pour certains actionnaires. Un choix volontaire, qui colle à la philosophie du projet : pas de dépendance aux investisseurs externes, pas de modèle basé sur les données personnelles et une communauté impliquée dès le départ.

En 2024, Kagi est devenu une Public Benefit Corporation (PBC), un statut juridique américain qui permet de formaliser un engagement éthique : ici, l’entreprise n’a pas seulement un objectif commercial, mais aussi une mission d’intérêt général. Une démarche cohérente avec sa volonté de proposer un web plus respectueux, plus humain et débarrassé des logiques de captation d’attention.

Aujourd’hui, Kagi est entièrement financé par ses abonnés et ne diffuse aucune publicité. Il ne collecte aucune donnée personnelle et ses services fonctionnent sans aucune forme de tracking. C’est l’une des rares plateformes à avoir fait ce choix radical, là où la majorité des moteurs « alternatifs » s’appuient encore, en partie, sur les résultats ou la technologie de Google, Bing ou Yandex.

Page d'accueil de Kagi Search avec champ de recherche et interface sombre.

🔍 Une expérience de recherche pensée pour l’utilisateur

La première chose qui frappe quand on utilise Kagi, c’est la sobriété de l’interface. Pas de publicité, pas de bloc d’actualités tapageuses, pas de liens sponsorisés masqués en haut des résultats. On tape sa requête et on obtient des réponses, point. Une approche presque rafraîchissante tant on s’est habitué au bruit visuel sur les moteurs de recherche traditionnels.

Mais ce qui distingue vraiment Kagi, c’est tout ce qu’il met à disposition pour personnaliser l’expérience. Vous trouvez qu’un site remonte trop souvent dans vos résultats ? Vous pouvez le « bannir ». À l’inverse, vous souhaitez donner plus de poids à un domaine que vous jugez fiable ? Il est possible de le mettre en avant. En quelques clics, vous pouvez ajuster ce que vous voulez voir (ou non) dans vos futures recherches.

Résultat de recherche sur Kagi avec aperçu enrichi et options de classement.

Autre particularité : les « Lentilles », une sorte de filtre intelligent qui permet d’adapter les résultats à un contexte précis. Par exemple, vous pouvez activer un mode « développeur », « cuisine », « académique » ou encore « discussions en ligne ». En un clic, Kagi affine sa sélection de sources pour mieux coller à vos attentes. Une fonctionnalité redoutablement efficace quand on cherche des infos techniques ou qu’on veut éviter les articles superficiels.

Paramètres de recherche Kagi avec options de lentilles personnalisées activées.

En outre, pour ceux qui veulent aller encore plus loin, Kagi intègre un assistant IA directement dans l’interface. Il s’appuie sur les meilleurs modèles du moment (ChatGPT, Claude, Mistral, Gemini, Llama, DeepSeek, Grok, etc.) et permet d’obtenir des réponses claires, directement liées aux résultats de recherche. Loin d’un simple chatbot déconnecté, ici l’IA complète la recherche au lieu de la remplacer.

Interface de l'assistant IA de Kagi avec options de confidentialité et choix de modèles.

Et ce n’est pas tout. Kagi propose aussi toute une série d’outils complémentaires, parfois surprenants, mais toujours orientés vers une même idée : redonner du sens à la navigation sur le Web.

🧰 Des outils qui vont au-delà de la simple recherche

En plus de son moteur de recherche, Kagi propose toute une série de services pensés pour faciliter l’accès à l’information et améliorer la manière dont on interagit avec le Web. Certains sont discrets, d’autres plus ambitieux, mais tous suivent la même ligne directrice : être utiles, sans collecter de données ni noyer l’utilisateur sous des options inutiles.

Parmi les outils phares, on retrouve le Universal Summarizer, un service capable de générer rapidement un résumé à partir d’une page web, d’un document PDF ou même d’un fichier audio. Pratique quand on veut aller à l’essentiel sans perdre de temps à tout lire.

Interface de l'outil Universal Summarizer de Kagi pour résumer une URL ou un texte.

Il y a aussi Kagi Translate, un outil de traduction prenant en charge plus de 240 langues, avec un rendu de qualité basé sur des modèles linguistiques avancés. L’interface est simple, efficace, et sans publicité, évidemment.

Autre projet original : Small Web, une sélection manuelle de sites, articles et ressources jugés pertinents, utiles ou méconnus. L’objectif ici est de mettre en avant des contenus de qualité, souvent noyés dans le bruit algorithmique des grandes plateformes. Une sorte de bibliothèque humaine du Web, mise à jour en continu.

Pour ceux qui veulent aller plus loin, Kagi propose aussi FastGPT, un outil de génération de texte ultra-rapide pour répondre à une question, synthétiser une info ou rédiger un message. Là encore, l’idée n’est pas de remplacer les recherches, mais de gagner du temps.

Page d'accueil de FastGPT, outil de génération de texte rapide proposé par Kagi.

Et enfin, il y a Orion, le navigateur développé par l’équipe de Kagi. Basé sur WebKit (comme Safari), il est disponible sur macOS et iOS, et conçu pour être rapide, léger, et surtout respectueux de la vie privée. Il prend en charge les extensions Chrome et Firefox, tout en étant totalement exempt de télémétrie. Une version Windows est prévue, mais encore en développement.

Le site JustGeek.fr ouvert dans le navigateur Orion sur macOS.

💳 Un moteur de recherche payant, vraiment ?

C’est sans doute l’un des points les plus déroutants pour les nouveaux utilisateurs : Kagi est payant. Pas partiellement, pas avec des pubs en option, pas avec un mode gratuit limité dans le temps. Non, ici, pour utiliser le moteur de recherche sur le long terme, il faut sortir la carte bleue.

Alors forcément, la question se pose : pourquoi payer pour faire une recherche sur le Web alors qu’on a Google, Bing ou Qwant gratuitement ? La réponse est simple : ces services « gratuits » sont en réalité financés par la publicité, et donc par la monétisation de votre attention, de vos clics et parfois même de vos données.

Kagi a fait un choix inverse : pas de pub, pas de tracking, pas d’annonceurs à satisfaire. Le moteur est intégralement financé par ses utilisateurs, via un système d’abonnement mensuel. Ce modèle permet à l’équipe de se concentrer uniquement sur la qualité du service, sans chercher à maximiser le temps passé sur le site ou à favoriser certains contenus.

Les tarifs sont transparents :

  • 5 $/mois pour 300 recherches, avec accès au Universal Summarizer, à Kagi Translate et à l’assistant IA (modèles standards),
  • 10 $/mois pour des recherches illimitées avec les mêmes outils,
  • et 25 $/mois pour la formule Ultimate, qui donne accès aux modèles IA premium (OpenAI, Claude, Gemini, etc.) pour des réponses plus puissantes et plus rapides.

À noter qu’une offre gratuite est également proposée, avec 100 recherches pour se faire une idée, sans engagement.

Tableau comparatif des offres Kagi : Trial, Starter, Professional et Ultimate.

Kagi propose aussi des formules Famille, permettant d’activer certaines options avancées pour plusieurs utilisateurs, ainsi qu’un plan Équipe pour les professionnels ou les entreprises soucieuses de confidentialité et d’efficacité.

Petit détail malin : si vous n’utilisez pas votre quota sur un mois donné, le montant est automatiquement crédité pour le mois suivant. Un système équitable, pensé pour ceux qui n’ont pas besoin de faire des recherches tous les jours.

Bref, ici on paie pour ce qu’on utilise. Et en échange, on gagne en tranquillité, en clarté et en respect de sa vie privée. Pour certains, ça ne vaut pas le coût. Pour d’autres, c’est une évidence.

🧾 Conclusion

On ne va pas se mentir : Kagi ne remplacera pas Google pour tout le monde, du moins pas tout de suite. Son modèle payant en rebutera certains et il manque encore quelques fonctionnalités attendues, comme une application Android ou un déploiement plus large de son navigateur.

Mais ce que propose Kagi est suffisamment solide pour mériter l’attention. Une interface propre, des résultats pertinents, aucun traçage et une vraie volonté de remettre l’utilisateur au centre de l’expérience. Le tout porté par une équipe transparente, indépendante et soutenue par sa propre communauté.

Ce n’est pas une révolution, mais c’est une alternative sérieuse, qui montre qu’on peut encore faire les choses autrement sur le Web. Et rien que pour ça, ça vaut le coup de tester les 100 recherches gratuites. Histoire de voir par vous-même ce que ça donne, sans algorithmes qui décident à votre place.


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1 commentaire
  1. Je ne sais pas si je suis encore prêt à payer un moteur de recherche, mais en tout cas les fonctionnalités sont intéressantes. Merci pour cette présentation 😉

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