Nintendo a discrètement mis à jour les conditions d’utilisation de son compte utilisateur, avec une clause qui ne passe pas inaperçue : l’entreprise se réserve désormais le droit de désactiver complètement une console Switch en cas de piratage ou de modification non autorisée. Autrement dit, si vous utilisez des jeux téléchargés illégalement ou que vous installez un firmware personnalisé, votre console pourrait tout simplement refuser de démarrer.
Pour l’instant, cette mesure ne semble concerner que la version américaine du contrat, mais il est fort probable qu’elle finisse par s’étendre à d’autres régions, dont la France.
Un changement passé (presque) inaperçu
Le 8 mai 2025, de nombreux utilisateurs ont reçu un mail de Nintendo les informant d’une mise à jour du contrat relatif au Compte Nintendo. Rien de très excitant en apparence, sauf qu’en y regardant de plus près, une nouvelle clause a été ajoutée — et elle ne rigole pas du tout. Selon les termes révisés, Nintendo peut désormais rendre une console Switch inutilisable en partie ou en totalité si l’utilisateur enfreint certaines règles, comme le fait de contourner les protections du système, d’utiliser des copies non autorisées de jeux ou d’installer des mods.
Voici un extrait du passage concerné, tel qu’il apparaît dans le texte américain :
« Nintendo may render the Nintendo Account Services and/or the applicable Nintendo device permanently unusable in whole or in part. »
Concrètement, la marque vise ici les firmwares alternatifs, les émulateurs, les outils de triche ou les jeux piratés. Et la sanction pourrait aller bien plus loin qu’un simple bannissement des services en ligne. Nintendo se donne le droit de bloquer définitivement le fonctionnement de la console. En d’autres termes, elle ne démarrerait plus ou afficherait une erreur système dès l’allumage. Une mesure radicale, qui va sans doute refroidir plus d’un bidouilleur.

Pas encore dans le contrat français, mais pour combien de temps ?
Pour l’instant, ce fameux passage sur la désactivation complète d’un appareil ne figure que dans la version américaine du contrat utilisateur. Du côté de la version française du contrat d’utilisateur, Nintendo parle bien d’interdictions similaires (pas de tricheurs, de hacks, de copies non autorisées, etc.), mais la sanction évoquée reste plus « classique » : un simple bannissement de l’accès aux services en ligne.
En clair, en France, votre console peut toujours être exclue du Nintendo Switch Online ou de l’eShop, mais pas encore rendue inutilisable. Cela dit, ce n’est sans doute qu’une question de temps. L’harmonisation des conditions d’utilisation est une pratique courante chez les géants du numérique et il ne serait pas surprenant que cette mesure s’étende rapidement à l’Europe — surtout à l’approche de la sortie de la Switch 2.
Une nouvelle étape dans la croisade anti-piratage de Nintendo
Ce durcissement des conditions d’utilisation n’arrive pas par hasard. Depuis plusieurs années, Nintendo multiplie les actions contre les bidouilleurs, les émulateurs et tous ceux qui osent toucher à ses consoles ou à ses jeux. En 2024, la firme a lancé une offensive juridique contre Yuzu, un émulateur très populaire permettant de faire tourner des jeux Switch sur PC. Résultat : le projet a été définitivement arrêté. Même sort pour Ryujinx, un autre émulateur, dont les développeurs ont préféré jeter l’éponge après un accord avec Nintendo en octobre.
Ces décisions ont marqué un tournant. Nintendo ne se contente plus de bannir des comptes ou de faire fermer des sites : l’entreprise veut désormais dissuader toute tentative de modification dès l’origine, quitte à menacer les utilisateurs de rendre leur console inutilisable. Et même si cela pose des questions d’un point de vue juridique — surtout en Europe —, la marque semble prête à tester les limites.
À surveiller de près, surtout avec la Switch 2 qui approche
En s’arrogeant le droit de désactiver une console à distance, Nintendo envoie un message clair : tolérance zéro face au piratage et aux modifications non autorisées. Même si cette clause ne figure pas encore dans la version française du contrat, il est fort probable qu’elle finisse par arriver chez nous — peut-être dès la sortie de la Nintendo Switch 2, prévue pour le 5 juin 2025.
Pour les utilisateurs les plus curieux, amateurs de homebrew ou de tweaks en tout genre, mieux vaut donc rester prudent. La frontière entre personnalisation et infraction contractuelle devient de plus en plus floue et les sanctions de plus en plus sévères.
À suivre de près… et à vos risques et périls.
Source : Engadget